Ce volume consacré au temple de l’Aphrodite Chypriote, construit vers la fin du Ier s. apr. J.-C., fait suite à celui qui a été publié en 2006 par S. Fourrier et A. Hermary sous le titre Le sanctuaire d’Aphrodite, des origines au début de l’époque impériale (Amathonte VI, Études chypriotes XVII). Les sculptures et les figurines en terre cuite avaient été précédemment étudiées par A. Hermary dans le volume Amathonte V (Études chypriotes XV, 2000 ; voir aussi A. Queyrel dans Amathonte IV, 1988). Le temple a été presque entièrement détruit autour de 600 apr. J.-C. et ses pierres ont été en grande partie réutilisées pour la construction d’une petite basilique chrétienne. L’étude des nombreux blocs trouvés au cours d’une quinzaine de campagnes de fouilles et la restitution graphique et numérique du bâtiment ont constitué un enjeu majeur de la mission de l’EFA et du MAE à Amathonte, avec le support du Département des Antiquités de Chypre qui, dans un premier temps, avait entrepris de compléter les parties manquantes de la crépis du monument. L’étude a permis de restituer l’essentiel de la structure architecturale de ce temple tétrastyle, caractérisée par ses chapiteaux « nabatéens » étrangers à la tradition grecque qui, avec les colonnes et les pilastres qui les portent, animent les façades plutôt austères. Elle révèle aussi le rôle primordial que tenait à l’époque impériale le sanctuaire d’Amathonte, le plus important lieu de culte chypriote de la déesse après celui de l’Ancienne-Paphos.
Antoine Hermary est professeur émérite d’archéologie et civilisation grecques à l’université d’Aix-Marseille (Centre Camille Jullian, UMR 7299). Il a dirigé pendant plusieurs années la mission d’Amathonte et présidé le Centre d’études chypriotes de Paris de 2002 à 2018, se consacrant notamment à l’étude de la sculpture.
Martin Schmid, architecte à l’École française d’Athènes, a participé à un grand nombre d’études sur l’architecture antique principalement sur les sites de Delphes, Malia et Amathonte qui ont aussi fait l’objet de projets d’aménagement et de mise en valeur. Il est l’auteur d’articles publiés dans le Bulletin de correspondance hellénique et coauteur de monographies (Études crétoises).
Jean-Claude Bessac, ingénieur de recherche honoraire au CNRS, UMR 5140 Montpellier, met au service de l’archéologie son expérience antérieure de tailleur de pierre. Sa collaboration aux missions archéologiques dans le monde méditerranéen a donné lieu à de nombreuses études de référence visant un meilleur ancrage de la réflexion architecturale dans la réalité pratique des chantiers antiques.
This volume focuses on the temple of the “Cyprian Aphrodite”, built in the late 1st century AD, following the 2006 publication by S. Fourrier and A. Hermary Le sanctuaire d’Aphrodite, des origines au début de l’époque impériale (Amathonte VI, Études chypriotes XVII). The stone sculptures and the terracottas were previously studied by A. Hermary in the volume Amathonte V (Études chypriotes XV, 2000; see also A. Queyrel in Amathonte IV, 1988). The temple was almost completely destroyed around AD 600 and many of its stones were reused for the construction of a small Christian basilica. The study of the numerous blocks found during fifteen excavation campaigns as well as the graphic and digital reconstruction of the building were a major purpose of the French mission at Amathus, a common program of the French School at Athens and the French Ministry of Foreign Affairs. The mission was supported by the Department of Antiquities of Cyprus, who initially undertook the reconstruction of the missing parts of the crepis of the monument. This study allows us to restore the main parts of the architectural structure of this tetrastyle temple, characterized by its “Nabataean” capitals, foreign to the Greek tradition which, with the columns and pilasters that support them, enliven the rather austere facades. It also reveals the primordial role played in imperial times by the sanctuary of Amathus, the most important Cypriot cult place of the goddess after her famous sanctuary of Old Paphos.
Antoine Hermary is professor emeritus of Greek archaeology and civilization at the University of Aix-Marseille (Center Camille Jullian, UMR 7299). He led the Amathus mission for several years and chaired the Center for Cypriot Studies in Paris from 2002 to 2018, focusing in particular on the study of ancient Cypriot and Greek sculpture.
Martin Schmid, architect at the French School at Athens, took part in many studies on ancient architecture, mainly on the sites of Delphi, Malia and Amathus, while carrying out works to protect, restore and develop the ruins of these sites. He is the author of articles published in the Bulletin de correspondance hellénique and co-author of monographs (Études crétoises).
Jean-Claude Bessac, honorary research fellow at the CNRS, UMR 5140 Montpellier, uses his previous experience as a stonemason for archaeological studies. His collaboration with archaeological missions in the Mediterranean world has given rise to numerous reference studies which aimed to a better understanding of the architectural practices on ancient sites.