Navire militaire affrété par l’Institut français d’Athènes en décembre 1945, le Mataroa a permis à plus d’une centaine de jeunes Grecs de quitter la Grèce et de rejoindre Tarente, en Italie, avec pour destination finale Paris. Quittant un pays en ruine, profondément affaibli par la guerre et au seuil de la guerre civile, ceux-ci ont ainsi pu être accueillis en France, y mener leurs études et carrière dans des domaines aussi variés que la philosophie, la sculpture, l’architecture, la musique, etc. Au cœur de cette expédition, le directeur de l’Institut français d’Athènes de l’époque, Octave Merlier, qui rendit possible cette opération, aux allures d’épopée moderne. Longtemps passé sous silence, ce voyage constitue sans conteste l’un des événements les plus marquants de l’histoire franco-grecque de l’après-guerre. S’appuyant sur un matériel d’archives inédit, ce volume vise à offrir un éclairage historique et critique à cet événement, tantôt oblitéré, tantôt mythifié, part intégrante de la mémoire des échanges entre les deux pays.
Servanne Jollivet est philosophe, ancienne membre de l’École française d’Athènes et chercheur au CNRS (UMR 8547, Transferts culturels). Elle a notamment publié Destins d’exilés. Trois philosophes grecs en France (Axelos, Castoriadis, Papaïoannou) (Manuscrit, 2011) et L’exil est la patrie de la pensée. Kostas Axelos (Rue d’Ulm, 2015).
Nicolas Manitakis est historien, professeur assistant au Département de langue et de littérature françaises de l’université d’Athènes. Ses principaux centres d’intérêt portent sur l’histoire des relations franco-helléniques, l’histoire de l’éducation et l’histoire des migrations.
The Mataroa, a military vessel chartered by the French Institute at Athens in December 1945, enabled more than a hundred young Greeks to leave Greece, reaching first Taranto, Italy, and finally arriving in Paris. Leaving a country that was in ruins, deeply weakened by war and on the verge of civil war, they were thus welcomed in France, to pursue their studies and careers in fields as varied as philosophy, sculpture, architecture, music, etc. At the heart of this expedition was the director of the French Institute at Athens at that time, Octave Merlier, who made this operation, which looks like a modern epic, possible. Long overlooked, this trip is undoubtedly one of the most significant events in post-war Franco-Greek history. Based on unpublished archival material, this volume aims to shed historical and critical light on this event, sometimes obliterated, sometimes mythologized, but an integral part of the memory of the exchanges between the two countries.
Servanne Jollivet is a philosopher, former member of the École française d’Athènes and researcher at the CNRS (UMR 8547, Cultural Transfers). She has notably published Destins d’exilés. Trois philosophes grecs en France (Axelos, Castoriadis, Papaïoannou) (Manuscrit, 2011) and L’exil est la patrie de la pensée. Kostas Axelos (Rue d’Ulm, 2015).
Nicolas Manitakis is a historian, assistant professor at the Department of French Language and Literature at the University of Athens. His main areas of interest are the history of Franco-Hellenic relations, the history of education and the history of migration.