Les artisans grecs constituent un groupe social dont l'image demeure confuse. Les comptes de construction, gravés sur la pierre, contribuent à la préciser. Car ils mentionnent des artisans payés pour divers travaux et décrivent concrètement une main-d'oeuvre au travail. Pour en tirer parti, il fallait, après avoir assuré ces sources, en extraire les données utilisables. C'est l'objet de la première partie de l'ouvrage. À partir de cette base documentaire, l'auteur entend caractériser les artisans actifs dans les sanctuaires grecs. D'entrée de jeu, cette population paraît difficile à définir. De cette difficulté naît un soupçon : ces artisans ont-ils formé un groupe homogène, ou bien est-ce nous, modernes, qui rassemblons sous un terme générique des individus au fond étrangers les uns aux autres ? Pour trancher cette question, l'auteur cherche des dénominateurs communs à cette main-d'oeuvre, dresse le portrait d'une population à la fois instable et très diverse, puis étudie la stratégie adoptée par les commanditaires.