Le choix de traiter du vin après avoir étudié l'eau (BCH Suppl 28, L'eau, la santé et la maladie dans le monde grec) ne reflète pas seulement la nécessaire complémentarité de ces deux liquides que les Grecs, on le sait, consommaient le plus souvent mélangés ; il vise à combler une lacune. Car si la pratique du banquet, qui implique précisément cette crase, a fait l'objet de nombreuses études, il n'en a pas été de même des rapports entre vin et santé. Sans doute les différentes communications rassemblées dans ce volume de 422 pages ne fournissent-elles pas une synthèse exhaustive sur le vin dans la médecine grecque. Mais elles offrent l'avantage de ne pas isoler la pensée médicale de son contexte et de l'évolution dans laquelle elle s'inscrit. Aussi le coeur de l'ouvrage, intitulé " le point de vue des médecins ", est-il précédé d'études consacrées aux poètes et aux historiens et suivi de contributions portant sur les philosophes et les théologiens. Cette méthode, qui prend en compte les différents genres littéraires et certains témoignages archéologiques ou artistiques, permet de saisir à la fois les constantes (la fameuse ambivalence de ce pharmakon bien entendu, mais aussi l'importance de certains facteurs pour la consommation du vin) et les évolutions qui peuvent tenir à l'infléchissement de la pensée d'un même auteur - on pense notamment à Platon - ou à l'apparition de nouveaux enjeux avec le christianisme.