Le sanctuaire de « l’Aphrodite Chypriote », présenté par l’historien Tacite comme un des trois plus importants de Chypre, a été fouillé par l’École française d’Athènes à partir de 1976 au sommet de l’acropole de la ville d’Amathonte. Ce volume présente un bilan de son histoire depuis sa fondation (viiie s. avant J.-C.) jusqu’au début de l’époque impériale. La découverte de deux grands dépôts de céramique d’époque archaïque a, en particulier, permis de réaliser la première étude sur grande échelle de vases appartenant à un contexte religieux. Malgré le petit nombre des inscriptions, l’usage conjoint, à cette même époque, du phénicien et de la langue locale (« étéochypriote ») confirme la complexité de la civilisation d’Amathonte. L’aspect du sanctuaire est modifié vers le iie s. avant J.-C. par la construction de portiques doriques, mais les pratiques rituelles ne changent pas, comme le montre l’analyse des restes d’animaux sacrifiés : depuis la fondation du sanctuaire, bœufs, moutons et chèvres sont offerts à la déesse, mais le sacrifice du porc est interdit.