Cet ouvrage sur le rempart de Thasos présente le résultat de travaux commencés par l’École française d’Athènes en 1911 et poursuivis ensuite, à intervalles irréguliers, sous la forme de sondages ponctuels ou de fouilles programmées. La réunion de toutes les données, publiées ou non, accumulées au cours de ces diverses interventions et la description des vestiges encore visibles permettent d’établir un état des lieux et de faire plus amplement apprécier un monument trop longtemps resté dans l’ombre, mais qui soutient la comparaison avec les fortifications urbaines les plus connues du monde grec. Mieux que les quelques textes littéraires ou épigraphiques relatifs à une enceinte édifiée au tout début du ve s. av. J.-C. et encore entretenue dans la seconde moitié du iie s. apr. J.-C , ce sont surtout les informations obtenues sur le terrain qui font apparaître l’enchaînement de différents remaniements portant sur les portes et sur les courtines ou la succession d’opérations nouvelles destinées à renforcer progressivement la puissance de la muraille, au rythme des développements de la poliorcétique. Mais, au-delà de sa fonction défensive, le rempart thasien, par l’ampleur de son parcours, la variété et la qualité de ses appareils, le nombre et l’aspect de ses tours, l’ornementation de certaines de ses portes, avait une valeur symbolique, illustrant de manière ostentatoire la puissance et la richesse de la cité.
This work on the city wall of Thasos presents the results of the studies which the École Française d’Athènes began in 1911 and has pursued ever since at irregular intervals in the form of punctual test trenches or programmed excavations. The gathering of all evidence, published or not, accumulated during these diverse interventions and the description of the still visible remains allow the author to establish the present state of the wall and help the reader to better appreciate a monument that has for too long remained in the shadows, even though it bears comparison with the best known urban fortifications of the Greek world. More than a handful of literary or epigraphic texts concerning a city wall raised at the very beginning of the 5th c. B.C. and still maintained in the second half of the 2nd c. A.D., it is above all the information obtained on the ground that reveals the succession of different modifications brought to the gates and the curtains, as well as the series of improvements intended to reinforce progressively the wall following developments in the art of siege warfare. But beyond its defensive function, the Thasian city wall, owing to the length of its circuit, the variety and the quality of its masonry, the number and the aspect of its towers and the ornamentation of some of its gates, had a symbolic value, ostentatiously illustrating the power and the wealth of the city.