La colline du Prophète-Élie, ou Aspis, qui s’élève au nord-ouest de la ville d’Argos, fut explorée pour la première fois au début du XXe siècle par Wilhelm Vollgraff, membre néerlandais de l’École française d’Athènes, qui ne laissa de ses travaux qu’un bref compte rendu. Les nouvelles fouilles, menées entre 1974 et 2011, ont considérablement enrichi notre connaissance sur cette première acropole, qui fut brièvement occupée dès la fin du 4e millénaire av. n. è. (Néolithique Final) puis pendant toute la première moitié du 2e millénaire (Helladique Moyen) et, de façon plus ou moins intermittente, du Géométrique à l’époque hellénistique (VIIIe–IIe siècles av. n. è.).
Ce premier volume de la publication des fouilles de l’Aspis, qui intègre du matériel inédit issu des recherches de Vollgraff, est consacré aux vestiges des périodes historiques mis au jour dans les niveaux supérieurs du site au cours des dernières décennies. Leur étude éclaire d’un jour nouveau le rôle de l’Aspis au sein de l’agglomération argienne pendant les sept siècles d’histoire de la cité. Grâce à un examen exhaustif des données recueillies, depuis la céramique géométrique et le mobilier votif archaïque – qui témoignent de l’existence de l’un des plus anciens sanctuaires d’Argos – jusqu’aux fortifications d’époque classique-hellénistique, avec les constructions (bâtiments, citernes) et le matériel (céramique, objets en métal, terres cuites architecturales, outils textiles, monnaies) qui lui sont associés, on voit se préciser les fonctions successives de l’Aspis : première acropole d’Argos au 2e millénaire, elle devient un espace sacré au moment de la formation de la cité, avant de jouer un rôle essentiellement militaire – de protection mais aussi de contrôle de l’agglomération argienne – à l’époque hellénistique.
Gilles Touchais est professeur émérite de l’université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, où il a occupé les postes de maître de conférences (1990-1997) puis de professeur (2002-2012) de protohistoire égéenne, ainsi que de directeur de l’école doctorale d’Archéologie (2005- 2010). Spécialiste du Néolithique et de l’âge du Bronze dans l’aire égéo-balkanique, il a dirigé des fouilles en Grèce (Dikili-Tash, Argos) et en Albanie (Sovjan, Kallamas).
Sylvian Fachard est professeur d’archéologie classique à l’université de Lausanne et Directeur de l’École suisse d’archéologie en Grèce. Il a également enseigné aux universités de Genève et de Brown, ainsi qu’à l’American School of Classical Studies at Athens, où il a occupé le poste de A.W. Mellon Professor (2017-2020). Spécialiste des fortifications et des territoires des cités grecques, il dirige des fouilles et des prospections à Erétrie, Amarynthos, Argos et en Attique
The Prophet Elias hill, or Aspis, which rises to the northwest of the city of Argos, was first explored at the beginning of the 20th century by Wilhelm Vollgraff, a Dutch member of the French School at Athens, who left only a brief account of his work. The new excavations, carried out between 1974 and 2011, have considerably increased our knowledge of the hill, which was briefly occupied from the end of the 4th millennium B.C. (Final Neolithic), then throughout the first half of the 2nd millennium (Middle Helladic), and intermittently from the Geometric to the Hellenistic period (8th-2nd centuries B.C.).
This first volume of the Aspis excavations, which integrates unpublished material from Vollgraff’s campaigns, is devoted to the remains of the historical periods brought to light in the upper levels of the hill in the course of the last decades: the Geometric pottery and the Archaic votive material – which testify to the existence of one of the most ancient sanctuaries of Argos –and the Classical- Hellenistic fortifications and its associated constructions (buildings, cisterns) and material (ceramics, metal objects, architectural terracottas, textile tools, coins). Their study sheds new light on the Aspis’ role within the Argive urban landscape during seven centuries of history. After being Argos’ first acropolis in the second millennium, the Aspis became a sacred space during the formation of the polis before playing primarily a military role – of protection but also control of the city – in the Hellenistic period.
Gilles Touchais is professor emeritus at the University of Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, where he held the positions of lecturer (1990-1997) and professor (2002-2012) of Aegean prehistory, as well as director of the doctoral school of archaeology (2005-2010). A specialist in the Neolithic and Bronze Age in the Aegean-Balkan area, he has directed excavations in Greece (Dikili-Tash, Argos) and Albania (Sovjan, Kallamas).
Sylvian Fachard is Professor of Classical Archaeology at the University of Lausanne and Director of the Swiss School of Archaeology in Greece. He previously taught at the universities of Geneva, Brown and the American School of Classical Studies at Athens, where he held the position of A.W. Mellon Professor (2017-2020). A specialist in the fortifications and territories of Greek city-states, he has directed excavations and surveys in Eretria, Amarynthos, Argos, and Attica.